Les oestrogènes et la perte de poids

Article traduit du blog The Metabolic Effect, avec leur aimable autorisation.

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Female hormones : estrogene (oestrogene) & weight loss

Jade Teta,

Beaucoup de personnes ont du mal à comprendre les œstrogènes et leur action sur la graisse corporelle. Est-ce qu’elle fait stocker ou brûler de la graisse ? Quelle influence y a-t-il si vous prenez la pilule ou un traitement hormonal ? Quel est leur effet sur la thyroïde ? Pourquoi les femmes prennent subitement de la graisse abdominale au moment de la ménopause ? Les œstrogènes rendent-ils la graisse du bas du corps encore plus résistante ?

Ce sont de très bonnes questions, et vous allez voir que les réponses sont plus compliquées qu’on ne le pense. En partie parce que nous avons une vision simplifiée selon laquelle les hormones ont une action unique dans le corps. Et cela est loin d’être le cas.

Les hormones réagissent différemment selon le type de tissu. Par exemple, les œstrogènes ont un impact différent sur le cerveau, l’utérus ou les cellules graisseuses. Les hormones ne fonctionnent jamais de façon isolée. D’autres hormones peuvent accentuer ou bloquer l’action des œstrogènes. Par exemple, une grande quantité de testostérone peur diminuer l’effet que les œstrogènes ont sur le stockage de graisse chez la femme.

Cela peut sembler un peu compliqué, mais si vous êtes en train de lire cet article, c’est peut-être parce que vous en avez assez de lire des explications ultra simplifiées à travers le web. Voici donc les éléments principaux pour comprendre les œstrogènes.

Œstrogènes et cycle menstruel

  • Les œstrogènes augmentent considérablement durant les 14 premiers jours du cycle menstruel (la phase folliculaire).
  • Les œstrogènes augmentent la sensibilité des récepteurs de la progestérone et la progestérone augmente la sensibilité des récepteurs des œstrogènes. Cela implique qu’un faible niveau d’œstrogènes ou de progestérone aura un impact négatif sur l’autre hormone.
  • Les œstrogènes et la progestérone ont des effets opposés concernant de nombreux tissus. Dans l’utérus, la progestérone affine la muqueuse utérine tandis que les œstrogènes l’épaississent.
  • Les œstrogènes ont un effet de croissance sur les tissus reproductifs, ce qui va permettre à la muqueuse utérine de s’épaissir.
  • Les œstrogènes connaissent un pic pendant la première moitié du cycle, puis ils chutent et remontent à nouveau.
  • Durant la phase folliculaire du cycle (jour 1 à 14) les œstrogènes sont élevés, sans progestérone.
  • Durant la phase lutéale (seconde moitié), les œstrogènes et la progestérone sont élevés mais la progestérone est prédominante.
  • Juste avant les menstrues, les œstrogènes et la progestérone chutent brutalement.

Œstrogènes et répartition de la graisse chez la femme

  • Les œstrogènes augmentent le nombre de récepteurs adrénergiques alpha dans le bas du corps chez la femme. Ces récepteurs ralentissent la libération des graisses. C’est une des raisons pour lesquelles beaucoup de femmes ont une silhouette gynoïde (ou en forme de poire).
  • Il est prouvé que lorsque les œstrogènes sont élevés, l’activité des récepteurs alpha est stimulée. Cela implique que le fait de s’entrainer durant les périodes pendant lesquelles les œstrogènes sont bas permet d’augmenter la libération des graisses dans les zones fortement impactées par l’action des œstrogènes (bas du corps)
  • Les œstrogènes favorisent chez la femme le stockage de graisse sous cutanée (juste sous la peau, au niveau des bras et des jambes) en opposition à la graisses abdominale plus profonde.
  • Les œstrogènes ont un impact différent sur la graisse abdominale. Leur impact peut être nul, ou ils peuvent accélérer la libération des graisses à cet endroit, ce qui explique pourquoi les femmes ménopausées qui ont perdu l’influence des œstrogènes voient leur graisse se concentrer au niveau du ventre.
  • Les femmes ont neuf fois plus de récepteurs adrénergiques alpha que les hommes dans le corps.

Œstrogènes, insuline et cortisol

  • Certaines études faites sur des animaux montrent que les œstrogènes sensibilisent le corps à l’insuline et peuvent aider à la perte de graisse. Mais ces effets ne sont pas toujours constatés chez les êtres humains.
  • Les œstrogènes semblent avoir un effet anabolique (ils aident les femmes à construire du muscle) en comparaison à la progestérone. Cela peut être lié à leur effet sur la sensibilité à l’insuline.
  • Les œstrogènes ont un effet anti-cortisol, un autre mécanisme qui permet de contrôler le stockage de graisse au niveau abdominal.
  • L’insuline et le cortisol ont un impact beaucoup plus fort sur le métabolisme des graisses que celui des œstrogènes et de la progestérone. Il est important de comprendre cela car les thérapies par traitements hormonaux ne vont pas forcément tout de suite permettre la perte de graisse. Les effets forts de l’insuline et du cortisol peuvent gommer tout effet positif des œstrogènes.

Œstrogènes et thyroïde

  • Les femmes ont des thyroïdes plus larges que celles des homes, principalement à cause de l’effet anti-thyroïde des œstrogènes.
  • L’hormone thyroïde et les catécholamines (adrénaline, épinéphrine, noradrénaline, norépinéphrine) ont un impact plus important au niveau du brûlage de graisse que les œstrogènes et la progestérone. C’est une raison pour laquelle les traitements hormonaux de sont pas une recette miracle pour la perte de graisse et pourquoi ils peuvent même causer une prise de poids chez certaines femmes.

Œstrogènes et progestérone (dominance d’œstrogènes)

  • Les œstrogènes et la progestérone ont besoin d’être équilibrés car chacun stimule et annule l’action de l’autre.
  • La dominance d’œstrogènes est un terme utilisé en médicine alternative pour décrire les cas où l’action des œstrogènes est plus importante que l’action de la progestérone.
  • La dominance d’œstrogènes est liée à un niveau inférieur de progestérone comparé au niveau d’œstrogènes. Cela peut-être le cas quand les niveaux des deux hormones sont élevées, moyens ou faibles.
  • Nous vivons dans un environnement baigné d’œstrogènes. Les phytoestrogènes (des plantes) et les xénoestrogènes (œstrogènes environnementaux) sont partout.
  • Le stress impacte de façon négative la production de progestérone.
  • Les aliments d’origine animale, et particulièrement les produits laitiers, ont des quantités considérables d’œstrogènes et de progestérone.
  • Les cellules graisseuse humaines, par le biais de l’enzyme appelée aromatase, fabriquent et sécrètent des œstrogènes. Ce n’est pas le cas pour la progestérone.
  • Les sources principales d’œstrogènes environnementaux sont : les graisses animales, les produits laitiers, les aliments contenant de la caféine, les pesticides, le plastique, les cosmétiques.
  • Les sources principales d’œstrogènes d’origine végétale sont le soja et le lin. Il y a d’autres aliments également mais qui ont une contenance moindre.
  • Les oestrogènes peuvent varier au niveau de leur composition chimique. Certains sont plus forts que d’autres. On considère que les oestrogène 4-hydroxy et 16-hydroxy ont des effets negatifs plus importants alors que les oestrogènes 2-hydroxy sont protecteurs. Les légumes crucifères comme les brocolis augmentent les oestrogènes 2-hydroxy et diminuent les œstrogènes 4 et 16-hydroxy.
  • Certains dysfonctionnements sont connus pour être liés à la dominance d’œstrogènes : kystes ovariens, fibrokystes du sein, endométriose, cancer du sein, syndrome prémenstruel, ovaires micro-polykystiques.
  • Un régime riche en fibres et un transit intestinal régulier permettent de diminuer l’exposition aux œstrogènes dans la mesure où les œstrogènes sont évacués du corps lorsque que la vésicule biliaire libère son contenu dans le tractus gastro-intestinal. Cependant, une mauvaise élimination peut causer la réabsorption de ces œstrogènes.

Œstrogènes, contraception et traitements hormonaux

  • Les pilules contraceptives, les patchs, les stérilets, les traitements hormonaux utilisent des composants oestrogéniques qui ne sont pas identiques aux œstrogènes fabriqués par le corps (à moins de prendre spécifiquement des hormones bio-identiques)
  • Ces hormones peuvent avoir un effet plus faible sur certains tissus en comparaison aux hormones bio-identiques.
  • En général, les études divergent concernant le fait que ces hormones causent une perte ou une prise de poids.
  • Les études prouvent que les traitements hormonaux n’ont soit aucun impact soit seulement un petit effet de prise de poids chez la femme, tandis qu’ils permettent de réduire le stockage de graisse abdominale chez la femme ménopausée.
  • Etant donnée que les œstrogènes et la progestérone sont moins influents que d’autres hormones au niveau de la perte de graisse, une femme qui souhaite perdre du poids en ayant recours à ces traitements n’aura que très peu de succès si elle ne contrôle pas également les autres hormones.
  • Eu égard à la relation entre thyroïde et composants oestrogéniques, les femmes étant sous traitement hormonal font bien de demander à leur médecin quels sont les possibles effets anti-thyroïde.
  • Les hormones étant données de la même façon tout au long du cycle menstruel, les femmes peuvent être amenées à perdre le rythme naturel des changements de niveau d’œstrogènes et de progestérone.

Œstrogènes, moral et fringales

  • Il y a des récepteurs pour les œstrogènes dans tout le corps, y compris le cerveau.
  • De bas niveaux d’œstrogènes, comme c’est le cas durant la ménopause et pendant les menstruations peuvent avoir un impact sur le moral et les fringales.
  • De faibles niveaux d’œstrogènes peuvent avoir un impact sur la dopamine (le composant neurochimique champion dans le cerveau concernant la motivation) ainsi que la sérotonine (composant chimique permettant la relaxation et le bien-être).
  • Les œstrogènes ont un impact sur l’acide gamma-aminobutyrique (GABA), un composant chimique du cerveau qui permet la relaxation.
  • L’utilisation de produits tels que la poudre de cacao durant les phases faibles en œstrogènes (les menstruations) peut aider à faire augmenter la dopamine et la sérotonine. Nous avons constaté que cela pouvait améliorer le moral et réduire les fringales durant ces périodes.
  • Certaines marques de thé comme “Yogi” permettent d’augmenter naturellement le GABA et donc d’améliorer le moral et réduire les fringales également durant les périodes de menstruations.
  • Pour plus d’information au sujet des fringales et des réactions chimiques dans le cerveau, voir cet article.

Points à retenir concernant les œstrogènes et la perte de poids

  • Gardez en tête la hiérarchie hormonale : l’insuline et le cortisol sont les plus gros problèmes. Cela implique donc un régime dans lequel on va contrôler les apports en glucides ainsi que le niveau de stress, particulièrement pour les femmes ménopausées.
  • Rappelez-vous que si vous avez un régime riche en calories cela va annuler les effets bénéfiques des hormones brûleuses de graisse.
  • Si vos cycles menstruels sont réguliers et que vous n’êtes pas sous traitement hormonal vous pouvez essayer de d’adapter votre alimentation et votre routine sportive à votre cycle menstruel.
  • Surveillez votre consommation d’œstrogènes d’origine animale et végétale, sans toutefois vous stresser. Le stress et le cortisol sont plus importants en matière de perte de poids.
  • Faites attention à votre exposition aux œstrogènes environnementaux : plastique, pesticides, cosmétiques, caféine. Mais, là encore, inutile de stresser inutilement.
  • Si vous avez des symptômes d’une dominance d’œstrogènes, pensez à consulter un médecin spécialisé dans la médecine intégrative.

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