Pour perdre de la graisse, soignez vos intestins

Article traduit du blog The Metabolic Effect, avec leur aimable autorisation.

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Want to lose fat? Heal your gut.

Dr. Jillian Sarno Teta

L’obésité est devenue un des plus grands enjeux de notre génération en termes de santé publique. Il est évident que l’obésité est un processus complexe et multifactoriel qui englobe la génétique, la culture, le statut socioéconomique, l’environnement, les croyances, le stress, et plus encore.

De nombreuses facettes de l’obésité sont bien comprises, c’est particulièrement le cas des conséquences : de plus grands risques et une plus grande incidence des maladies cardiovasculaires et chroniques, une infertilité en hausse, une moindre productivité et une espérance de vie réduite.

Mais qu’en est-il des aspects qui ne sont pas encore bien compris ? Y a-t-il des choses que nous pourrions faire au quotidien pour nous protéger et traiter cette obésité ? Evidemment, oui.

Aujourd’hui, nous allons faire un petit voyage à l’intérieur de notre système gastro-intestinal et nous allons nous intéresser aux connexions qui lient l’inflammation, la flore intestinale et la composition corporelle.

L’inflammation

Lorsque l’on parle d’inflammation, ce qui vient à l’esprit de la plupart d’entre nous est : rougeur, chaleur, gonflement et douleur. C’est le type d’inflammation que l’on constate lorsque l’on se tord la cheville par exemple.

En vérité, nous avons continuellement dans nos intestins de l’inflammation de bas-grade, ce qui est tout à fait normal. Cela permet au système immunitaire de surveiller et contrôler le tractus gastro-intestinal pour éviter les maladies.

Chez les personnes qui ont un excès de graisse ou une mauvaise composition corporelle avec un fort pourcentage de graisse comparé à leurs masses musculaire et osseuse, cette inflammation est portée à des niveaux qui dépassent largement la normale.

De nombreux chercheurs ont étudié les processus et voies inflammatoires en rapport avec l’obésité. On sait que le tissu adipeux lui-même produit des composants inflammatoires et cela donne donc du sens au fait que plus le volume de masse graisseuse est important, plus les composants inflammatoires sont nombreux.

Mais le problème va plus loin que cela.

Le rôle des bactéries

Les bactéries qui vivent dans nos intestins forment une énorme colonie qui pèse environ 2 kilos et qui est composée de 500 à 1 000 types de bactéries, qui représentent des milliers de souches uniques. Elles ont les mêmes capacités métaboliques que votre foie ce qui veut dire qu’elles sont très sollicitées. L’ensemble est appelé le « microbiote intestinal ».

Vos deux kilos de microbiote remplissent de multiples fonctions dont la plupart sont indispensables à la vie. Entre autres, vos bactéries intestinales vous aident à digérer les protéines et le lactose, fabriquer et assimiler la vitamine B, la vitamine K et les flavonoïdes, créer 5 à 10 % des acides gras à chaîne courte qui seront utilisés comme énergie pour les cellules du tractus intestinal, fabriquer les acides gras essentiels ou encore absorber les minéraux.

Les bactéries aident également à réguler le péristaltisme (NDLT : contractions musculaires involontaires), ce qui permet d’éviter la constipation, la diarrhée, le syndrome du colon irritable. Elles permettent d’équilibrer le pH des intestins, de protéger les dents et les gencives, de traiter et de se protéger contre les diarrhées liées à la prise d’antibiotiques, de fabriquer des « antibiotiques » naturels et des antifongiques, réduisant ainsi la fréquence et la durée des infections telles que les infections respiratoires, urinaires et à levure. Elles permettent également de réduire les déchets issus des bactéries nocives, de moduler et de se prémunir contre les maladies auto-immunes.

Ajoutons à cela le fait qu’elles aident à recycler et fabriquer les hormones, favoriser la croissance des enfants, réduire les acides biliaires et les niveaux d’ammoniac dans le sang, garantir un poids et un métabolisme optimaux.

Voilà, nous y revenons. Les personnes en surpoids ou obèses ont de plus importants niveaux d’inflammation que les personnes de poids normal. Une partie de cette inflammation est issue des cellules graisseuses elles-mêmes et une autre partie vient du microbiote intestinal.

Qu’est-ce qui vient en premier ?

S’il est clair qu’il y a un lien avec des déséquilibres de la flore intestinale, ce qui est moins clair c’est : qu’est-ce qui vient en premier ?

Ce que l’on apprend des diverses recherches effectuées, c’est que les souris qui reçoivent des antibiotiques accentuant les déséquilibres (appelés dysbiose intestinale) dans leur flore intestinale présentent un plus grand nombre de composants inflammatoires et de déchets de bactéries nocives dans leurs intestins et leurs selles.

Ces dysfonctionnements affectent leur capacité à assimiler le glucose, ce qui conduit à une augmentation de la graisse corporelle, un gain de poids, une inflammation accrue, un plus grand impact des radicaux libres, ce qui amène à un syndrome métabolique et à une plus grande perméabilité intestinale (intestins poreux).

La dysbiose, présence de bactéries nocives dans les intestins, peut aussi être une cause directe d’inflammation. Une certaine catégorie de bactéries connues sous le nom de « bactéries gram négatif » ont des composants appelés lipopolysaccharides (LPS) dans leur paroi cellulaire, ce qui déclenche une inflammation immédiate qui deviendra chronique à partir du moment où les LPS sont encore présents dans le système immunitaires et continuent d’être stimulés. Cela se vérifie particulièrement dans les intestins et les selles des personnes en surpoids ou souffrant d’obésité.

Quelles bactéries sont impliquées ?

Cependant ces recherches ne permettent pas de savoir clairement quelles souches de flore native sont impliquées. Là on ne parle plus des bactéries gram négatives qui contiennent des lipopolysaccharides (attention à la confusion, une partie de notre flore intestinale normale est gram négative également). Ici, il est question de savoir quels types de bactéries constituent le microbiote des personnes en surpoids ou obèses en comparaison aux bactéries qui constituent le microbiote des personnes de poids normal.

Nous avons vu que nous avons des centaines de souches ou d’espèces de bactéries vivant dans nos intestins. Les espèces sont classifiées en genre et les genres sont classifiés en familles. Les familles sont organisées en ordres, puis en classes, en phylum et en royaume. C’est ainsi que les biologistes et les taxonomistes classifient les créatures vivantes. Exemple concret, un tigre fait partie de la famille des Félidées, du genre Panthera et de l’espèce Tigris

La grande majorité des bactéries qui vivent dans nos intestins, soit 90%, viennent de deux phyla (phylum) : Bacteroidetes et Firmicutes. Les chercheurs ont pu constater que les souris ayant une grande quantité de graisse avaient 50% de Bacteroidetes en plus et 2 fois plus de Firmicutes que les autres souris. Ils ont également pu vérifier cela sur 12 personnes qui ont suivi un régime pauvre en graisses et riche en glucides pendant un an. Leur flore est revenue à la normale lorsqu’ils ont perdu leur poids gagné mais ces résultats n’ont pas pu être répliqués.

Ce que l’on conclut de cette étude, c’est qu’au lieu de regarder au niveau Phylum, nous devons nous intéresser plus précisément aux espèces. Entrent en jeu les espèces Bifidobacterium et Staph Aureus. Et là, les données sont plus parlantes.

Plusieurs chercheurs (Kalliomaki, Cani, Delzenne, Isolauri) ont constaté des niveaux plus élevés de Staph Aureus chez les personnes obèses, y compris chez les enfants. Ce qui est intéressant c’est que ce Staph Aureux déclenche également l’inflammation. Ils ont également constaté que les personnes présentant une bonne composition corporelle avaient de plus hauts niveaux d’espèces Bifidobacter, plus particulièrement B. Bifidum et B. Breve.

Incidences

Votre microbiote intestinal – ces bactéries amies qui vivent dans vos intestins – ont une influence sur le métabolisme des hormones, la digestion, l’immunité et même votre composition corporelle.

L’usage et les excès d’antibiotiques, la prolifération bactérienne intestinales, la dysbiose intestinales, les allergies alimentaires, les infections à levure, les problèmes digestifs chroniques, tout cela peut perturber l’équilibre de votre flore intestinale avec comme conséquence de contribuer au processus inflammatoire lié à l’obésité.

Une des façons les plus simples de vous assurer que vous avez la bonne quantité de bactéries saines et bénéfiques dans votre intestin est de manger des aliments fermentés. Les produits laitiers fermentés tels que les yaourts, les fromages à pâte dure et les fromages blancs fermentés sont de très bonnes sources de bactéries. Cependant, les personnes qui sont allergiques ou intolérantes aux produits laitiers devront les exclure.

Si votre hygiène de vie et votre alimentation sont corrects, que vous avez écarté tout problème hormonal et que vous êtes toujours résistants à la perte de poids, vous feriez bien de vous intéresser à vos intestins.

Ajout Fit Sister

Vous pouvez explorer plusieurs pistes pour aider votre système digestif à mieux fonctionner :

– Éviter ce que l’on appelle les « aliments Morelle » (nightshades) : tomates, poivrons, aubergines, pommes de terres, graines (chia, chanvre, lin, etc.), gommes, légumineuses.

– Réduire votre consommation d’aliments raffinés, de féculents et de sucres.

– Supprimer éventuellement le gluten si vous y êtes sensibles.

– Éviter les produits laitiers si vous y êtes intolérants.

– Vous supplémenter en enzymes digestives : protéases, amylases et lipases.

– Utiliser des pro-biotiques pour restaurer la flore intestinale : lactobacilles et bifidus.

Crédit photo : Anagilaro

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