La viande rouge, oui ou non ?

Article traduit du blog The Metabolic Effect, avec leur aimable autorisation.

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The healthiest food they tell you to never eat

Jade Teta, Keoni Teta

Il semble que tous les mois, les nutritionnistes et les médias nous sortent de nouveaux groupes d’aliments que l’on devrait manger ou éviter. Il arrive qu’un aliment soit considéré mauvais pendant une année et sain l’année suivante. Les livres sur le sujet rendent les choses encore moins claires lorsque l’opinion des auteurs est prise à tort pour des faits scientifiques. La nutrition est devenue comme la politique : le contexte et le besoin d’avoir raison prennent le dessus sur le bon sens et la vérité. Cette bataille politico-nutritionnelle atteint son paroxysme en ce qui concerne le débat sur la viande rouge. La viande rouge est certainement l’aliment le plus mal compris. Bien sûr, comme toujours, ceux qui comprennent mal cet aliment sont ceux qui sont ses plus fervents détracteurs ou ses plus fervents défenseurs. Que vous soyez végétarien ou amoureux des burgers, il y a bien plus à dire sur la viande rouge que ce que vous pensez.

La première chose à comprendre, c’est que toutes les viandes rouges ne sont pas égales. Il y a un vieux dicton qui dit « Vous êtes ce que vous mangez ». Lorsqu’il s’agit de comprendre la viande rouge, ce que les bêtes mangent fait une grande différence nutritionnelle. Il faut prendre en compte la différence entre le bétail élevé de façon conventionnelle et le bétail élevé naturellement. Les deux types de viande sont complètement différents sur le plan nutritionnel, tout comme peuvent l’être le poisson frit et le poisson grillé.

La vie d’une vache

Il y a une grande différence entre les bœufs élevés de façon conventionnelle, les bœufs issus de l’agriculture biologique, et ceux issus de l’agriculture biologique ET nourris à l’herbe. Imaginez que vous êtes une vache des temps modernes. Votre vie commencerait comme celles de vos ancêtres il y a des milliers d’années. Vous mangeriez de l’herbe et resteriez dans les prés. Tout va bien jusqu’ici… Une fois que seriez assez gros on vous emmènerait dans un autre lieu, avec des centaines voire des milliers d’autres bêtes, parquées dans des conditions stressantes. Plus d’herbe, mais des aliments que vos ancêtres n’ont jamais mangés et qu’ils n’auraient jamais choisis de façon volontaire. Les céréales et les résidus de pesticides réussiraient merveilleusement à vous rendre gras, mais elles feraient également des ravages au niveau de votre système digestif vous rendant souvent ballonnés et malades et créant des infections. Pour continuer à vous faire grossir et vous empêcher d’être trop malades, on vous gaverait d’antibiotiques et d’hormones synthétiques. Dans certains cas, on vous nourrirait sans que vous le sachiez avec d’autres animaux mélangés à votre nourriture faisant de vous des cannibales involontaires. Après avoir passé un ou deux mois dans ces parcs d’engraissement vous souffririez d’obésité morbide et seriez rapidement conduits à l’abattoir pour que l’on puisse tirer bon profit de vous.

Ce scénario n’est pas ce qu’il y a de plus agréable à imaginer, pourtant, il illustre très bien le problème. Le bétail élevé de façon conventionnelle ne peut absolument pas être transformé en aliment sain. La consommation régulière de céréales, les conditions de vie stressantes, le manque d’exercice fait de ces bêtes les animaux les plus malades de la planète.

(NB : la façon dont un humain peut s’engraisser est la même formule utilisée pour engraisser une vache : grandes quantités de glucides, manque d’exercice et stress chronique)

Mais qu’en est-il de la viande issue de l’agriculture biologique ? Elle est plus saine, n’est-ce pas ? C’est vrai que ces bêtes ne reçoivent pas les mêmes doses d’antibiotiques, leur nourriture ne contient pas de pesticides, elles ne reçoivent pas d’hormones de croissance, mais pour le reste, rien ne change. Elles sont toujours nourries d’une façon qui n’est pas naturelle car les céréales, qu’elles soient biologiques ou non, ne sont pas un aliment naturel pour elles. Elles sont toujours regroupées dans des parcs à engraissement, elles subissent toujours l’obésité morbide avant d’être transformées en nourriture. C’est moins pire, mais c’est toujours moins bien que des bêtes élevées en plein air, de façon naturelle.

La solution, c’est l’herbe

Vous devez commencer à comprendre.

Comme les humains, la façon dont les bovins sont nourris et élevés détermine leur état de santé. Des bœufs élevés dans leur environnement naturel, qui mangent ce qu’ils doivent naturellement manger sont des animaux totalement différents. En nourrissant les bêtes avec de l’herbe et en les laissant vivre en plein air, on leur permet de ressembler, par exemple, aux buffles sauvages qui permettaient aux Indiens d’Amérique d’êtres robustes et d’être reconnus pour cette qualité par les Européens. Ces animaux ont moins de graisse que les animaux élevés de façon conventionnelle et leur viande contient des quantités significatives d’omega-3. En fait, leur contenance en oméga-3 les rapproche plus du saumon que des bovins élevés conventionnellement.

En plus de cela, le profil nutritionnel des bêtes nourries à l’herbe est puissant et en fait un des aliments les plus nutritifs au monde. Cependant, il est important de comprendre que ce qui compte, c’est l’herbe. Tout comme un biscuit biologique est meilleur qu’un biscuit conventionnel mais ne doit pas pour autant être considéré comme un aliment sain, du bœuf biologique est meilleur que du bœuf conventionnel mais cela reste un animal nourri avec des céréales, trop gras et beaucoup moins riche nutritionnellement qu’un même animal nourri à l’herbe.

Aux ennemis de la viande

Permettez-nous d’être directs concernant la viande rouge. Nous n’avons rien contre les végétariens et végétaliens, nous l’avons été d’ailleurs nous-mêmes. En fait, nous partageons toujours les mêmes aspirations que la plupart des végétariens. Malgré notre partialité en faveur d’un régime essentiellement végétal, il est erroné de dire que l’être humain a évolué en tant que végétarien. Les faits objectifs vont dans l’autre sens. Les humains ont évolué avec à la fois de la viande et des végétaux et il est assez irresponsable d’ignorer les preuves scientifiques qui vont dans ce sens. Cependant, il est aussi irresponsable d’assurer que la viande de nos ancêtres était identique à celle que nous avons maintenant. Comme le dit si bien Loren Cordain, chercheur à l’Université du Colorado et expert en nutrition paléolithique, « la nourriture dans ce pays n’est rien d’autre que de la graisse déguisée en viande ».

(A venir en seconde partie, les nombreux nutriments qui procure la viande rouge)

Crédit photo : Ecololo

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