L’apparence d’un coach est-elle importante ?

Des coachs fitness il y en existe des centaines de milliers mais nous ne sommes pas tous réceptifs à leur message de la même façon. Certains vont nous marquer au point de changer nos vies, d’autres, au contraire, n’arriveront jamais à attirer notre attention ou pire, nous seront insupportables. C’est une question de « feeling » bien sûr, mais aussi de crédibilité et tout cela est très subjectif.

Mais, forcément, lorsque votre rôle consiste à indiquer aux gens qu’ils doivent faire attention à ce qu’ils mangent et à la façon dont ils s’entrainent, on attend en retour qu’il en soit de même pour vous et que vous soyez l’illustration des conseils que vous prodiguez, et c’est normal. Même si quelque soit la personne qui le donne, un bon conseil reste toujours un bon conseil, il est beaucoup plus probable que l’on vous écoute et que l’on ait de la considération pour vos propos si l’on sait que vous en êtes convaincu et que vous les appliquez et en constatez vous-même les effets positifs.

Quand on rapporte cela au fitness, on est obligé de penser à l’apparence physique. Oui, il est question de santé, de bien-être, d’être fort dans sa tête et toussa, mais objectivement, il est aussi question d’apparence que ce soit l’objectif ou simplement une conséquence des bonnes habitudes adoptées.

Alors, pour ma part, je ne vais pas mentir, l’apparence physique est un élément qui peut me rendre moins réceptive au discours d’un coach. Ce n’est pas le premier critère qui me préoccupe mais clairement, il peut m’arriver de relativiser le discours d’une personne quand je trouve que le physique ne semble pas coller. Si je ne suis pas d’accord avec ses arguments, son physique me conforte dans l’idée qu’elle se trompe, sinon, je me dis qu’elle « oublie » de mentionner quelques « détails » de son régime. Clairement, venir parler de la façon de faire des push-up quand on a les bras mous, ça ne me parle pas trop.

Mais, on le sait, la perte de poids ce n’est pas aussi simple que de mettre en application un régime type et une routine sportive. Il existe tellement de facteurs qui peuvent vous faire atteindre un plateau voir annuler les efforts de plusieurs années (stress, dérèglements hormonaux, intolérances alimentaires, etc.)

J’ai personnellement connu la période, « tout ce que tu fais marche immédiatement » et la période « tout ce que tu fais ne sers qu’à essayer de limiter la casse ». Ce second état est déjà très difficile à passer sur le plan personnel, mais lorsque vous avez ce « rôle » de la-personne-qui-sait-ce-qu’il-faut-faire-et-qui-donne-des-conseils, c’est encore plus difficile. C’est comme si vous aviez une obligation vis-à-vis de vos lecteurs d’être parfaite. Et pourtant je suis bien au chaud, cachée derrière mon écran. Ce n’est pas évident à gérer au quotidien, il faut apprendre à être indulgent envers soit-même mais vous ne pouvez pas vous empêcher parfois de vous dire « mais attends, t’es qui toi pour parler ? » et d’avoir le sentiment que votre position n’est pas légitime. C’est dans ces moments qu’il faut se rappeler que la perfection n’est donnée à personne et que quelque soit notre état personnel, nous pouvons apporter un bien aux autres et les aider à améliorer leurs vies indépendamment de notre « réussite » personnelle. Ce n’est pas du tout évident à mettre en œuvre, et ce n’est pas une chose que je sais bien faire pour l’instant (perfectionniste gravement atteinte), mais l’intention est là.

Le plus important, je pense, est de faire les choses avec sincérité. Il faut parler de ce qui marche mais aussi de ce qui ne marche pas. Parler de nos forces si elles peuvent motiver, mais aussi évoquer nos faiblesses pour rassurer. Et surtout ne pas adopter de posture ni se lancer dans des discours qui ne vous convainquent pas nous-mêmes.

Cela implique que l’on ne puisse pas parler de tout, et c’est très bien comme cela. Je garde toujours en tête une parole de mon professeur pendant un cours il y a quelques années et j’essaye de l’appliquer sur ce blog mais aussi dans mes cours : il ne sert à rien de se forcer à parler. Il y a des sujets qui nous inspirent et en parler vient directement du cœur et touche le cœur des autres. Pour d’autres sujets, c’est plus compliqué, soit parce que nous nous sentons peu concernés, soit parce qu’au contraire cela nous fait trop mal. Alors dans ce cas, il vaut parfois mieux se taire que de faire semblant, parce que de toutes façons cela se ressent toujours.

C’est donc un juste milieu : s’efforcer d’être le plus proche de ce que l’on dit tout en reconnaissant que, nous aussi, pouvons éprouver de la difficulté ou échouer, mais toujours avec honnêteté.

La référence en la matière est pour moi Jill Coleman, du site JillFitPhysics. J’aime beaucoup la façon dont elle parle avec sincérité et non sans humour de ses défauts, comme par exemple de ce qui lui a valu le surnom de « Quadzilla » (les quadriceps). Mais son discours sur l’indulgence envers soi-même le fait de s’accepter comme on est à l’instant présent même si on souhaite changer, sont une véritable inspiration. Les filles de Girls Gone Strong également ont réussi à changer ma vision de certaines choses. Des femmes fit, dans le sens de fortes physiquement et mentalement, totalement épanouies et en accord avec leur corps, qu’elle que soit leur taille. On ne doute pas une seule seconde que tout ce qu’elles disent est sincère et est le fruit de leur expérience personnelle. Chacun de leur article donne envie de se lever pour faire des squats avec 100 kg sur les épaules 🙂

Inversement, celles et ceux qui sont surtout là pour poster des photos quotidiennes de leurs 10% de masse graisseuse en y ajoutant de temps à autres un message de motivation, je suis totalement hermétique à leur discours. Pour moi, leur objectif est que les gens les aiment, pas qu’ils puissent être aidés.

Et vous, pensez-vous qu’un coach doit être l’illustration parfaite de ce qu’il transmet ? Qu’est-ce qui rend pour vous une personne crédible ? Dites-nous tout en commentaires…

Un commentaire

  • Salaam aleykoum,
    Je suis parfaitement d’accord avec tout ce que tu as écrit.
    Le coaching revêt une telle dimension psychologique que l’image du coach doit nécessairement coller avec ce qu’il prône ! Il doit être presque l’incarnation de son message, si non on se dit -consciemment ou inconsciemment – que son programme, ses conseils ne marcheront pas puisqu’ils n’ont même pas fonctionné sur lui.

    Pour ma part, le feeling est une dimension absolument incontournable de mon engagement dans un programme. Et ce, dans tous les domaines.

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