Les personnes obèses ont un métabolisme différent

Article traduit du blog The Metabolic Effect, avec leur aimable autorisation.

Vous pouvez retrouver leurs conseils sur Twitter et sur leur page Facebook

You think an overweight person’s metabolism is like everyone elses? Think again

Jade Teta ND, CSCS

Nous avions posté sur notre page facebook cette affirmation :

«Les personnes obèses ou en surpoids ont des métabolismes qui ne fonctionnent pas comme ceux des personnes minces.»

Bien sûr, nous nous sommes attiré la foudre des soi-disant «experts en métabolisme» qui étaient très remontés contre l’idée que les personnes obèses aient des différences métaboliques avec les personnes de poids normal. Beaucoup d’entre eux affirment simplement que les personnes obèses sont des personnes gloutonnes et paresseuses. Nous sommes toujours attristés d’entendre ce genre de propos et toute l’équipe de Metabolic Effect est frustrée de voir, d’une part, comme les gens peuvent être cruels, d’autre part, à quel point ils peuvent être ignorants en ce qui concerne le métabolisme.

Cela m’a donc poussé à écrire un article sur la différence métabolique de ces personnes obèses, en espérant que cela change les esprits, même si je crois que c’est peut probable pour certains. La nature humaine est telle que les gens vont préférer persister dans leurs affirmations pour conforter leur statut et leurs certitudes.

Je vais couvrir un des points, si ce n’est le point le plus important, et qui fait la différence entre les personnes obèses, celles en surpoids et celles de poids normal : la résistance à l’insuline.

Bref rappel sur la résistance à l’insuline

Être résistant à une hormone, c’est comme marcher dans une pièce où se trouve une très forte odeur. Lorsque vous entrez dans la pièce, vous avez conscience de l’odeur et vous couvrez le nez. Après un certain laps de temps, vous n’en avez plus conscience. Ceci est comparable à ce qui se passe lorsque les cellules d’une zone du corps deviennent résistantes à une hormone telle que l’insuline : elles ne captent plus son signal.

L’idée reçue la plus répandue en ce qui concerne la résistance à l’insuline, c’est que c’est tout ou rien. Certains pensent que l’on a ou que l’on attrape la résistance à l’insuline. On en parle, y compris le personnel médical, comme si c’était systémique. Mais ça ne l’est pas. Vous pouvez être résistant ou sensible à l’insuline dans différentes zones. Cela dépend de vos gènes, mais également de votre mode de vie.

La résistance à l’insuline est un précurseur du diabète. Le degré de résistance à l’insuline ainsi que la zone en question est un des facteurs qui déterminent si vous pouvez devenir diabétique. Fréquemment la résistance à l’insuline sévère au niveau du foie a pour conséquence le diabète.

Ce que l’insuline fait aux tissus et cellules qui y sont sensibles

  • Dans le cerveau : elle arrête la sensation de faim.
  • Dans le foie : elle stoppe la gluconéogenèse et augmente la synthèse du glycogène (stocke du sucre et n’utilise pas de ressource pour le faire).
  • Dans le muscle : elle augmente les protéines de transport du glucose, de la graisse et des protéines pour augmenter l’utilisation de ces ressources d’énergie (permet l’entrée d’énergie dans les cellules).
  • Dans la cellule : elle augmente l’entrée de la graisse dans la cellule et diminue la libération de graisse (rend la cellule avarde)

Ce que l’insuline fait aux tissus et cellules qui y sont résistants

  • Dans le cerveau : elle provoque faim et soif insatiables.
  • Dans le foie : elle augmente le métabolisme des sucres et leur production (niveau de sucre sanguin plus élevé)
  • Dans le muscle : elle diminue l’utilisation des graisses, du sucre, des acides aminés et autres nutriments (cellules musculaires affamées, augmentation de la graisse et du sucre dans le sang).
  • Dans les cellules : moins d’utilisation des graisse et plus de graisses libérées (donc grande quantité de graisse dans le sang, grande quantité de triglycérides)

Qu’est-ce que cela veut dire ?

Ce qu’il faut comprendre, c’est que si vous avez de la résistance à l’insuline sur plusieurs zones, ce qui est habituellement le cas chez les personnes en surpoids ou obèses, vous subissez les conséquences négatives qui modifient complètement la façon dont votre métabolisme se comporte.

Votre corps a toujours faim et vous avez envie de manger tout le temps. Vous n’êtes pas rapidement satisfaits de vos repas. Il y a une cassure entre la quantité d’aliments consommés et votre sensation de satiété.

D’un côté, vous mangez excessivement et continuellement, de l’autre, vous êtes incapables de fournir de l’énergie à vos cellules. Vous êtes sous alimentés à l’intérieur parce que les cellules ne peuvent pas accéder aux aliments que vous consommez.

La graisse et le sucre qui ne peuvent pas nourrir vos cellules sont forcés de rester dans le sang ce qui crée du tort à vos organes internes, et la graisse qui aurait pu être libérée reste stockée.

Vos cellules graisseuses sont habituellement le dernier organe/tissu à perdre sa sensibilité. Elles commencent donc à stocker la graisse et il y a un flux continu de graisse libérée et stockée des cellules (beaucoup de traitement pour diabétiques aident d’ailleurs à créer de nouvelles cellules graisseuses afin d’essayer de garder le corps sensible à l’insuline).

En conséquence de cette sous alimentation des cellules, vous commencez à avoir des carences en éléments chimiques du cerveau, en vitamines et en minéraux, à mesure que votre corps utilises ses ressources pour essayer de retrouver l’équilibre. Cela ne fait qu’empirer les choses, augmentant ainsi la sensation de faim, les fringales et la perte d’énergie.

C’est la raison pour laquelle ceux qui comprennent bien la résistance à l’insuline disent : «vous êtes suralimentés mais mal nourris».

Et c’est pourquoi nous disons qu’une personne obèse ou en surpoids a un métabolisme différent de celui d’un personne mince et sensible à l’insuline.

Comment régler le problème ?

1. Bougez plus

Le mouvement est un mécanisme indépendant grâce auquel vous augmentez les transporteurs de glucose sans avoir besoin de l’insuline.

2. Mangez ce qu’il faut

Trouvez un moyen d’abaisser l’impact de l’insuline. La chose la plus efficace à faire serait de jeûner complètement pendant un jour ou deux. C’était chose aisée pour nos ancêtres qui parfois ne trouvaient rien à manger, mais il est quasiment impossible pour nous d’oublier la faim et les fringales lorsque nous sommes entourés de nourriture. Au lieu de cela, consommez plus de protéines, d’eau et de fibres et arrêtez de consommer des graisses et des glucides qui sont déjà en quantité importante dans votre corps. Cela va supprimer la faim et abaisser l’insuline, lentement mais surement.

Un point à noter : ce que je viens de dire plus haut concernant la graisse va surement titiller les adeptes des «lipides sont la solution à tout» donc je vais m’expliquer sur ce point. Il est vrai qu’un régime riche en lipides peut aussi être une très bonne solution, mais il faut absolument qu’il soit dans le même temps très pauvre en glucides. Mais évidemment, les lipides non sont pas à diaboliser, comme je le dis dans cet article.

3. Dormez plus

Dormez pour abaisser le cortisol car trop de cortisol peut exacerber la résistance à l’insuline.

4. Prenez des compléments

Il y a des nutriments essentiels qui agissent comme des imitateurs de l’insuline. Ils aident votre corps à transformer l’énergie de sorte que celui-ci ait moins besoin de l’insuline pour le faire. Cela permet au corps de retrouver un peu de sensibilité à l’insuline. Les classiques sont l’acide lipoïque, le chrome et le vanadium. L’extrait de thé vert, l’extrait de café vert, le vinaigre et la vitamine B sont aussi très bénéfiques. C’est une part importante de la solution au problème.

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