Que faut-il faire pour prendre du poids ?

Je parle souvent de perte de graisse parce que c’est le sujet qui intéresse le plus et le problème le plus fréquemment rencontré. Pour autant, la minceur n’est pas la raison d’être du blog. L’objectif est avant-tout de préserver ou de retrouver une bonne santé et d’atteindre des objectifs physiques qui permettront de se sentir bien dans son corps, que cela passe par l’amincissement ou la prise de poids ou aucun des deux.

Perte et prise de poids ne sont que les deux faces d’une même pièce. Et certains changements de mode de vie sont aussi efficaces pour la perte et la prise de poids. Mais encore faut-il savoir réellement quoi faire.

Car c’est bien là le problème : les personnes qui ont du mal à prendre du poids sont souvent plus démunies que celles qui souhaitent en perdre, c’est du moins ce que j’ai constaté au cours des échanges que j’ai eus avec les personnes qui me demandent de l’aide sur ce point. Elles font souvent des envieux d’ailleurs, car beaucoup rêveraient de pouvoir manger sans limite et ne pas prendre un gramme, mais c’est pourtant loin de faire leur bonheur. Parce que la maigreur n’est pas leur idéal esthétique et/ou parce que cela a des conséquences négatives au quotidien : fatigue, manque de force, baisse de moral, etc.

Je vais donc essayer dans cet article de vous aider à y voir plus clair, à décrypter les raisons de l’incapacité à prendre du poids et à trouver quelles solutions sont adaptées à chaque cas.

Il ne faut pas forcément manger plus (mal)

Vous avez maintenant l’habitude de m’entendre ou me lire vous dire que pour mincir il ne faut pas forcément manger moins. L’inverse est également valable, il ne faut pas forcément manger plus pour prendre du poids. D’ailleurs certaines personnes qui n’arrivent pas à grossir ont déjà un appétit satisfaisant et on se rend compte qu’augmenter les portions ne règle pas toujours le problème. On aura tendance à se ruer sur les premiers remèdes conseillés : fenugrec par ci, origan par-là, si ces remèdes naturels peuvent aider certains, il est tout à fait inutile voir contre productif de commencer par-là sans avoir déterminé la cause du problème. Prend-on un médicament (quand on en prend) avant d’avoir fait un diagnostique ? Non, c’est une question de logique. Article de My Home Bootcamp

Je remarque également que, désespérées de ne pas prendre du poids, certaines personnes pensent bien faire en mangeant les aliments les plus sucrés, gras et caloriques qui soient. Elles sont à la limite du gavage… Il est très important de rappeler qu’une personne mince n’est pas à l’abri de problèmes de santé, au même titre qu’une personne plus enveloppée. La silhouette n’est en aucun cas garante du bon état de santé d’une personne et les aliments nocifs sont les mêmes que l’on soit mince ou pas. En procédant de cette façon, on peut non seulement détériorer sa santé mais également accentuer une caractéristique que l’on rencontre souvent chez les personnes qui ont du mal à perdre du mal : le profil skinny fat, une silhouette très fine mais avec la présence de graisse abdominale.

A moins d’avoir un appétit très faible ou d’avoir effectivement constaté que vos portions sont suffisantes, ne cherchez pas à vous goinfrer et surtout ne mangez pas de façon irréfléchie. La perte et la prise de poids sont des phénomènes individuels qui dépendent de différents facteurs. Chacun doit avant tout apprendre à identifier les causes du problème.

Un cas fréquent : le profil brûleur de muscle

Je parle fréquemment des types de brûleur. Il s’agit d’une classification qui est faite en fonction de la source d’énergie privilégiée par le corps. Les brûleurs de sucre utilisent les glucides comme source principale d’énergie, les brûleurs de graisse sont plus flexibles et savent utiliser tous les nutriments de façon optimale et notamment les lipides, quant au brûleurs de muscle ils vont se tourner facilement vers les acides aminés. L’appartenance de chacun à l’un de ces profils n’est pas absolue ni figée, on peut être à cheval entre deux, ou avoir plusieurs caractéristiques d’un profil mais pas toutes, et on peut, en fonction des événements, basculer de l’un à l’autre. Cette classification est à utiliser comme un outil qui nous permet de comprendre le fonctionnement de notre corps à un moment donné, et, le cas échéant, de trouver l’origine de certains soucis.

Ce qui nous intéresse ici est le profil brûleur de muscle parce que c’est le profil que présentent, dans la grande majorité des cas, les personnes qui n’arrivent pas à prendre du poids. Attention, tous les brûleurs de muscle ne sont pas minces, certains souffrent même d’obésité, mais la plupart des personne en sous-poids se retrouvent dans ce profil.

On a tendance à appeler les brûleurs de sucres des « skinny fat », traduit grossièrement par des « maigres gras ». Cela peut paraitre paradoxal, mais c’est lié au ratio muscle/graisse de ces personnes qui ont très peu de masse musculaire. Article de My Home Bootcamp

Ce qu’il faut retenir dès le départ et qui sera le principal angle d’attaque, c’est que cette condition est due essentiellement aux sécrétions importantes d’hormones du stress. On ne le dira jamais assez, le stress sous toutes ses formes est un problème majeur. Le cortisol et les catécholamines (adrénaline et noradrénaline), lorsqu’ils sont présents en quantités trop importantes et de façon chronique poussent le corps à brûler le glucose du tissu musculaire expliquant ainsi l’incapacité à développer et conserver du muscle et à prendre du poids. D’où l’appellation « brûleurs de muscle ».

De façon générale, les caractéristiques des brûleurs de muscle sont les suivantes :

  • Ils sont sujets au stress
  • Ils ont un sommeil léger voire des insomnies
  • Ils sont attirés par les aliments sucrés et sont sujets aux fringales

Ces caractéristiques sont à l’origine d’autres maux :

  • Ils ont très exposés aux problèmes digestifs (côlon irritable, ulcère, reflux, etc.)
  • Ils peuvent souffrir de troubles tels que l’anxiété, les troubles de l’attention ou les changements d’humeur.
  • Il peuvent souffrir d’hyper ou d’hypoglycémie
  • Ils on tendance à tomber malades plus facilement.

Une fois encore, un brûleur de muscle n’aura pas forcément tous ces symptômes mais il se reconnaîtra dans plusieurs d’entre eux. La bonne nouvelle, c’est qu’après avoir déterminé son profil on pourra ensuite prendre des mesures adaptées et efficaces. Le travail va se faire sur plusieurs plans. Article de My Home Bootcamp

1. La gestion du stress. Mot d’ordre : ralentir !

Le stress est l’élément majeur sur lequel il faut travailler. Nous l’avons déjà évoqué comme cause de prise de poids et nous voyons maintenant qu’il peut avoir l’effet inverse. Rien d’étonnant à partir du moment où le corps est déséquilibré il peut avoir une réaction ou son opposé. Mais il faut le prendre au sens large. On vise ici tous les types de stress : moral, digestion, sommeil, routine sportive… Il n’est pas seulement question de bonne ou de mauvaise humeur.

Souvent, les personnes qui ne prennent pas de poids sont des personnes qui ne prennent pas le temps de se reposer. Elles sont au four et au moulin en même temps, ce sont des personnes très actives et qui ne s’arrêtent que très peu. La première chose à mettre en œuvre, bien avant de penser à l’alimentation c’est tout simplement de ralentir. Cela peut paraître secondaire, c’est pourtant primordial. On veillera donc à travailler sur les points suivants :

  • Dormir un nombre suffisant d’heures (environ 7/8 heures par nuit), si possible en se couchant tôt et en dormant dans l’obscurité totale pour que le corps puisse vraiment se mettre sur pause.
  • Abandonner les routines sportives épuisantes, c’est-à-dire les activités d’intensité moyenne et de longue durée telles que le footing ou le vélo dépassant les 30/40 minutes. Il est préférable de concentrer ses efforts sportifs sur 20 à 30 minutes intenses plutôt que de faire durer l’entraînement.
  • S’accorder au moins 2 jours de repos sans entraînement par semaine.
  • Pratiquer au moins 30 minutes de marche lente, si possible chaque jour et en milieu naturel ou du moins apaisant. Cela permet de lutter contre les effets du cortisol, l’hormone du stress par excellence.
  • Jouez, riez, passez des moments agréables et entretenez des relations sociales. C’est un point trop souvent oublié mais qui a une réelle influence sur la santé physique et morale.

2. Éliminer le stress digestif

Le système digestif est la porte d’entrée des différents nutriments. Vous aurez beau remplir votre assiette et manger à longueur de journée, cela ne sert pas à grand chose si votre système digestif n’arrive pas à assimiler les nutriments.

Les phénomènes pouvant empêcher une assimilation optimale sont principalement : les allergies ou intolérances alimentaires, les infections et maladies du système digestif. Pour appréhender le problème, la marche à suivre est la suivante. Article de My Home Bootcamp

  • Déterminer la présence éventuelle d’une allergie ou d’une intolérance à un ou plusieurs aliments. Les tests sanguins n’étant pas toujours suffisants, la méthode la plus efficace reste le régime d’éviction. On élimine totalement de l’alimentation certains aliments suspects pendant un certain temps et on les réintroduit un par un de façon progressive en prenant le temps d’observer les réactions. Il faut savoir que les aliments les plus susceptibles de causer des réactions allergiques et de l’inflammation sont le gluten, les produits laitiers, le soja, le sucre, les légumineuses, les légumes de la famille des solanacées (aubergine, tomate, poivrons, pomme de terre), les édulcorants, les graisses trans, les gommes et épaississants, le colorant rouge.
  • Utiliser les probiotiques pour rétablir l’équilibre de la flore intestinale et penser également aux enzymes digestives en complément. Ces dernières permettent de relancer le feu digestif, c’est-à-dire de retrouver la capacité à assimiler les nutriments et les vitamines.
  • Rechercher d’éventuelles maladies digestives (maladie de Crohn, syndrome de l’intestin irritable, certaines tumeurs, etc.) ou des infections digestives telles que les Candida. Cette piste est rarement examinée mais elle permet pourtant fréquemment de régler de nombreux problèmes (carences, dérèglements hormonaux, état dépressif, entre autres). L’examen dit « des métabolites organiques » permet de déceler la présence de ces infections mais il vous sera très rarement proposé, à vous de le demander et de vous déplacer jusqu’aux rares laboratoires qui le pratiquent.
  • De façon générale, éviter au maximum les produits transformés. Comme on dit, si vous n’êtes pas capable de déchiffrer le nom d’un ingrédient dans la composition d’un aliment, il y a de fortes chances que vos intestins ne le reconnaissent pas non plus…

3. Les déséquilibres hormonaux

Que l’on veuille perdre ou prendre du poids, avant de se lancer dans un nouveau régime alimentaire il est important de faire le point sur sa situation hormonale. C’est un élément qui influe énormément. Pour ma part, c’est toujours un des premiers sujets que j’évoque avec les personnes que je conseille et je pense que tout professionnel devrait le faire dès le départ pour ne pas attendre vainement des résultats mais surtout pour ne pas vous donner des conseils inappropriés. On ne le dira jamais assez, les variations de poids ne sont pas liées uniquement aux calories. C’est avant tout une question d’interaction entre les hormones.

Le dysfonctionnement hormonal auquel on pense en premier lieu est l’hyperthyroïdie. Il s’agit d’un dysfonctionnement de la thyroïde qui sécrète des hormones en quantité excessive, menant à un emballement du métabolisme et à une dépense d’énergie accrue. Les causes de ce trouble sont diverses. Il peut s’agir d’une thyroïdite (inflammation de la thyroïde), de la présence de nodules thyroïdiens « toxiques » qui sécrètent des hormones ou encore de la maladie de Basedow, une maladie auto-immune qui génère une production d’anti-corps qui influent sur la production d’hormones de la thyroïde. Article de My Home Bootcamp

Si vous êtes atteint d’hyperthyroïdie, sachez qu’il existe des alternatives aux traitements invasifs qui ne visent qu’à réduire la production d’hormone de la thyroïde. Il faut bien comprendre que l’hyperthyroïdie est le résultat d’un dysfonctionnement du système immunitaire. Il faut donc considérer la personne dans son ensemble et non pas seulement se concentrer sur la thyroïde. Dans certains cas, guérir le système digestif sera une solution efficace, pour d’autres il faudra limiter l’exposition aux métaux, ou adopter un mode de vie plus lent, etc. La même maladie pourra nécessiter un traitement différent selon les personnes. Certains compléments alimentaires constituent aussi une aide non négligeable (huile de poisson, vitamine D, curcumine, etc.). Le tout est de trouver un praticien à votre écoute et qui saura vous proposer une approche moins invasive et plus holistique.

Sur le plan alimentaire, on conseille généralement de consommer des aliments goitrogènes qui limitent la captation d’iode par la thyroïde (le sujet de l’iode est assez complexe en matière de thyroïde). Il s’agit des légumes crucifères (brocoli, kale, chou-fleur, choux de Bruxelles, navet, chou blanc, rutabaga, moutarde, etc.), mais aussi du manioc ou de la patate douce, entre autres.

Inversement, il faudra absolument éviter les édulcorants et notamment l’aspartame dont les liens avec les dérèglements de la thyroïde sont mis en avant dans plusieurs études. Sachez aussi qu’on retrouve chez les personnes atteintes de la maladie de Basedow un plus grand nombre de personnes atteintes de la maladie coéliaque (allergie au gluten). On évitera donc idéalement le gluten mais également les produits laitiers et on pensera également aux produits excitants tels que le café.

Il faut savoir que pour juger de la présence d’un problème de thyroïde, le personnel médical se base sur des résultats d’analyses hormonales et sur les chiffres qu’il considèrent normaux ou pas. Or, il est possible de voir venir ces dysfonctionnements en amont, avant même que les analyses ne soient considérées comme étant anormales. Les déséquilibres du système nerveux et du système immunitaire qui viennent en premier lieu se manifestent par des symptômes qui ne doivent pas être négligés, parmi eux :

  • Accélération du rythme cardiaque
  • Transpiration localisée
  • Bouche, nez et yeux secs
  • Ralentissement de la digestion
  • Insomnie
  • Déprime
  • Anxiété et stress
  • Perte de poids évidemment

L’hyperthyroïdie n’est pas le seul déséquilibre hormonal qui peut mener à une perte de poids. D’autres troubles tels que l’insuffisante surrénale peuvent être en cause. Dans tout les cas il convient de faire des analyses complètes.

Et puisque nous parlons d’hormones, n’oublions pas, pour celles qui seront concernées, le cas de l’allaitement. Nous ne sommes pas toutes logées à la même enseigne dans ce domaine. De façon générale, l’allaitement est sensé plutôt faire grossir car le corps a un réflexe de survie (pour la mère et l’enfant) qui consiste à faire des réserves de graisse. Cela se fait par le biais des sécrétions de prolactine et par une baisse des œstrogènes et de la testostérone. Seulement, l’importance de ce phénomène hormonal varie d’une femme à une autre et l’allaitement constitue tout de même une dépense énergétique supplémentaire, et cela est particulièrement le cas si vous allaitez à la demande et si votre enfant à des besoin intenses. Aucune inquiétude donc. Continuez à vous alimenter de façon correcte mais sans exagération et essayez de vous reposer car à la dépense énergétique s’ajoute la fatigue des nuits écourtées par de nombreux réveils. Pour certaines d’entre nous ce sont quelques mois de bonheur, pour d’autres il faudra juste prendre votre mal en patience. Les kilos reviendront progressivement dès que vous commencerez la diversification.

4. Mieux répartir les nutriments

Nous l’avons dit au début de l’article, il ne sert à rien de manger beaucoup si vous ne répartissez pas correctement les nutriments et il n’est pas question de consommer plus d’aliments sucrés ou riches en mauvaises graisses. J’attire aussi votre attention sur le fait que chacun est différent, même si nous avons dressé le portrait moyen du brûleur de muscle il faudra donc adapter les conseils en fonction de votre cas personnel, par le biais de ce que l’on appelle le biofeedback.

De façon générale, l’attitude à adopter et la suivante :

  • Augmenter la consommation de protéines, et en consommer impérativement à chaque repas. On conseille en moyenne de consommer quotidiennement 2 g de protéines par kilo de poids corporel, par jour.
  • Manger suffisamment de légumes verts.
  • Limiter la consommation de féculents à 15 à 20 bouchées (ou cuillerées à soupe) par repas principal et privilégier au maximum les aliments non raffinés.
  • Consommer des bonnes graisses (graines oléagineuses, avocat, huile d’olive ou de coco, etc.) mais sans exagération.
  • Prendre le petit déjeuner pour ne pas stresser le corps avec l’état de jeûne prolongé. Le petit déjeuner ne doit pas être un petit déjeuner classique, trop riche en sucres. On privilégie toujours les bonnes graisses, les protéines, les légumes et / ou les fruits.
  • Manger régulièrement de petits repas tout au long de la journée (environ 6 repas). Ceci est particulièrement recommandé pour les personnes ayant un petit appétit.

Ceci est une répartition de base. Après avoir suivi ces recommandations pendant quelques jours voire semaines, il faut observer ce que l’on appelle le biofeedback, c’est-à-dire la façon dont le corps réagit à ces changements : énergie, faim, fringales, moral, variations de poids. Il faudra adapter son régime en fonction de ce que l’on aura constaté.

5. Quid des compléments ?

Ce qu’il faut garder à l’esprit avant tout c’est qu’il n’existe pas de remède miracle et un complément ne peut pas être la seule piste à envisager. Cela sera tout au plus un coup de pouce mais il ne faut pas non plus y fonder tout ses espoirs. Il existe différents types de compléments avec des objectifs différents. Il sont à utiliser avec précaution et en ayant connaissance de leurs effets réels. Article de My Home Bootcamp

  • Les compléments permettant de lutter contre le stress sont tout à fait conseillés. Nous parlons ici des remèdes naturels que nous avions déjà évoqués lorsque nous avons parlé du déséquilibre du système nerveux. Les adaptogènes tels que le Rhodiola et l’Ashwaganda sont connus pour être efficaces.
  • Les compléments permettant de combler les carences dues à une mauvaise assimilation : zinc, vitamine D, vitamine B, magnésium, etc. Il ne faut par contre pas les prendre au hasard. Il est préférable de faire un bilan sanguin pour déterminer avec exactitude quelles sont les carences avérées.
  • Les compléments permettant d’augmenter l’appétit. Mes sentiments sont très mitigés concernant ce type de compléments. S’ils peuvent aider certaines personnes, chez d’autres ce n’est pas la bonne solution car elles n’ont pas réellement de problème d’appétit et il n’est pas dans leur intérêt de manger plus. J’ai déjà eu plusieurs retours négatifs concernant ces méthodes. Certaines personnes ont tellement vu leur appétit augmenter qu’elles se sont mises à manger encore plus de mauvais aliments. Résultat : pas de prise de poids ou alors seulement des gains non harmonieux (graisse abdominale notamment) et des examens sanguins médiocres (cholestérol, etc.). Il vaut mieux aller plus loin que cette pseudo solution.
  • Les protéines en complément. Dans l’absolu, il n’y a pas de problème. Prendre des protéines en complément est une bonne solution si vous avez du mal à les consommer sous forme d’aliments et également en pré et post entraînement pour aider à développer et conserver du muscle. Cela n’est pas forcément indispensable si votre alimentation est assez riche en protéines. Par contre, il faut faire attention aux produits que vous achetez. Certains vendeurs de compléments ne sont pas sensibles à vos soucis ou ne sont tout simplement pas qualifiés pour vous conseiller de façon pertinente. Ils vous diront juste que dans votre cas vous faites bien de prendre des compléments et ne s’attarderont pas sur votre profil. Or, il y a protéines et protéines… Je vous conseille très vivement de ne pas opter pour des protéines aromatisées qui contiennent des édulcorants. Nous l’avons vu plus haut, les édulcorants font partie des aliments les plus potentiellement inflammatoires pour le système digestif, et pire encore, ils peuvent perturber le système hormonal et donc accentuer le problème. Vendre ces produits à une personne ayant des antécédents de dérèglement de la thyroïde par exemple relève du non sens, malheureusement cela s’est déjà produit. D’autre part, si vous suspectez une sensibilité aux produits laitiers, il serait judicieux d’éviter la whey et la caséine. Vous pourrez opter pour les protéines de blancs d’œufs ou certaines protéines végétales (chanvre, riz brun, etc.) Alors les protéines, oui, mais pas n’importe lesquelles. On privilégiera les produits les plus simples et sains possibles. Certaines marques proposent des produits de qualité, voire du bio, il y a l’embarras du choix alors surtout, pas de précipitation au moment de l’achat.

La musculation peut-elle aider ?

La réponse est dans la question. La musculation avec poids lourds est une aide considérable à plusieurs égards. Si vous souhaitez prendre du poids, vous ne souhaitez pas non plus prendre uniquement de la graisse. Le but n’est pas de grossir quelle qu’en soit la façon. La prise de poids doit être saine et profitable. En gagnant du muscle vous allez améliorer votre santé en plus de prendre du poids, et vous allez notamment pouvoir lutter contre certaines conséquences négatives de votre insuffisance pondérale.

Mais il ne suffit pas de manger plus de protéines pour y arriver, il est indispensable d’adopter une routine sportive propice au développement et au maintien de la masse musculaire. C’est là que la musculation revêt toute son importance.

Parmi les avantages qu’il y a à faire de la musculation :

  • Prise de masse
  • Gain de force rendant les mouvements du quotidien moins pénibles
  • Articulations moins exposées
  • Renforcement osseux, comme expliqué dans l’article « Santé des os : il n’y a pas que le calcium« .
  • Amélioration du sommeil
  • Baisse du stress
  • Baisse des fringales

Comment s’y prendre ? Il y a différentes façons de s’entraîner selon l’objectif. Le gain de force, le développement de l’endurance musculaire ou la prise de masse ne se font pas de la même façon. Comme je l’avais déjà expliqué dans mon article « Musculation : combien lever et pourquoi ?« , lorsque l’objectif est de développer de la masse musculaire, l’idéal est de travailler avec des charges représentant 70 à 85 % du 1RM. En simplifié, retenez qu’il faut travailler avec des poids dont la charge nous permet de faire entre 6 et 10 répétitions d’un exercice maximum, mais pas moins non plus. Ces charges vont permettre de recruter les fibres de type I et également les fibres de type II qui ont une plus grande propension à l’hypertrophie. Cela aura également comme effet d’augmenter les sécrétions de testostérone et d’hormone de croissance, des hormones anabolisantes qui permettent, entre autres, une augmentation de la synthèse des protéines.

Pour commencer, l’idéal est d’être guidé par un professionnel. Cependant, de façon générale, voici la marche à suivre :

  • Commencez par apprendre à effectuer les mouvements de façon correcte en vous concentrant sur un nombre restreint de mouvements de base : squat, deadlift, push-up, row, pull-up, overhead press, etc.
  • En cas de difficulté à effectuer un exercice, optez pour une version simplifiée mais ne travaillez pas de façon assistée avec des machines.
  • Commencez avec des séries courtes en privilégiant la charge plutôt que le grand nombre de répétitions. 5 deadlifts à 50 kg sont préférables à 12 deadlifts à 20 kg par exemple. Ceci vous permettra également de vous concentrer sur une exécution propre des exercices. Vous pourrez ensuite progressivement augmenter le nombre de répétitions en ne dépassant pas 10 répétitions pour chaque série.
  • Au départ il est préférable de faire des séances full body, faisant travailler modérément toutes les parties du corps. Vous pourrez par la suite effectuer des séances ciblées (bras, dos, fessiers, cuisses, etc.)

3 à 5 entrainements par semaine sont amplement suffisantes. Vous pouvez choisir de faire 3 séances de musculation et 2 séances de HIIT (Cardio intense et de courte durée) et conserver 2 jours de repos. Le tout est de se fixer des objectifs raisonnables en fonction de votre niveau de départ et de ne pas être pressé. Focalisez sur les gains de force que vous allez faire plutôt que sur votre silhouette pour éviter les frustrations. Les résultats viendront progressivement, tout est question de patience, de régularité et de temps.

Juste une question d’organisation ?

Nous avons parlé des personnes qui souffrent d’une perte de poids inexpliquée au départ. Mais pour d’autres, le problème est très simple : il s’agit juste d’un problème de quantités. Ils ne sont donc pas forcément concernés par tout ce qui précède.

Dans leur cas, les compléments pour augmenter l’appétit peuvent éventuellement être une solution à condition que l’alimentation reste saine.

Pour ceux qui mangent trop peu parce qu’ils ne s’accordent pas le temps de le faire, je ne peux que leur conseiller de prendre l’habitude de préparer leurs repas à l’avance et sur plusieurs jours. Il n’est pas rare, lorsque l’on est surchargé, de manger rapidement sur le pouce et de ne pas avoir le temps de se rendre compte que l’on a faim ou que l’on a sauté un ou plusieurs repas. Le food prep est très bénéfique dans ce cas. Il faut prendre le temps d’élaborer un menu détaillé sur plusieurs jours, en faisant attention à la bonne répartition des nutriments. Il est possible de cuisiner plusieurs repas simples et satisfaisants en une à deux heures. Il pourront être conservés au frais ou être congelés selon le nombre de jours, vous n’aurez plus qu’à réchauffer.

Et surtout si le fait de passer du temps à prendre un repas correct peut parfois sembler être une perte de temps, rappelez-vous que la fatigue générée par la privation est synonyme de perte de productivité, vous ne serez donc pas gagnant de toutes façons au final.

En résumé

Prenez le temps de faire le point sur votre situation avant toute chose.

Selon votre cas vous serez plus ou moins concerné par un ou plusieurs des points évoqués dans cet article. A vous de voir ce qui correspond le mieux à votre profil et de donner la priorité aux changements qui sont le plus susceptibles d’améliorer votre situation.

Ce qu’il faut retenir c’est que le champs d’action est vaste et concerne plusieurs domaines : l’alimentation, le mode de vie, la routine sportive, la santé digestive, l’équilibre hormonal. Je vous conseille de procéder de la sorte.

  1. Faire le point sur l’intensité de votre mode de vie et, si nécessaire, ralentir et prendre des mesures anti-stress.
  2. Repenser votre alimentation en ayant une meilleure répartition des nutriments.
  3. Utiliser des compléments adaptés.
  4. Supprimer les aliments nocifs.
  5. Modifier votre routine sportive en donnant la priorité aux activités intenses et de courte durée.
  6. Faire un bilan hormonal pour déceler d’éventuels déséquilibres ou maladies.
  7. Rechercher d’éventuelles intolérances alimentaires ou infections digestives et les soigner le cas échéant.

Sachez également que mon dernier programme « En finir avec la graisse abdominale » contient des conseils tout à fait adaptés au cas des personnes souffrant de déséquilibres hormonaux, de difficulté à perdre du poids ou présentant un profil Skinny Fat. Vous pouvez y accéder en cliquant sur l’image ci-dessous :

6 commentaires

  • Je ne laisse jamais de commentaire sur les blogs mais là je m’y sens obligé tant il est bien rédigé et construis.

    Je ne connaissais pas le profil brûleur de muscle et je m’y reconnais parfaitement ! Je vais bosser là dessus , merci beaucoup.

  • Bravo pour cet article très détaillé et trop rare sur le net. Je confirme que ce profil est plus commun qu’imaginé par le commun des mortels. De plus; les gens ne prennent jamais de pincette envers les gens maigres, et les remarques blessantes sont incéssantes. Grossir est aussi (sinon plus dur!) que perdre du poids, pour un ectomorphe.
    J’en suis à 8 mois de prise de masse, suivant une bonne partie de vos conseils et j’ai pris environ 9kg de muscles. Néanmoins, je rencontre depuis quelques semaines une grosse perte d’appétit. Des nausées le matin au petit déjeuner, bref j’ai de plus en plus de mal à ingurgiter toutes ces calories.
    Vue votre article, je pensais plus à un problème de troubles digestifs. Je ne sais pas comment me redonner un coup de fouet et continuer sur ma lancée. Que recommandez-vous?

  • Je confirme, un excellent texte. Un sujet qui touche beaucoup de personnes et malheureusement très peu traité, aussi bien.
    Merci à toi pr tout ce travail et au plaisir

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