{ Idées reçues } Faire du sport sans soutien-gorge abîme la poitrine

Voici une info qui en rend perplexe plus d’une.

Les professionnels de la santé mais surtout l’industrie textile nous le rabâchent en boucle depuis des années : il faut absolument maintenir la poitrine avec un soutien-gorge durant toute pratique sportive, et tant qu’à faire, autant qu’il soit conçu par eux spécialement pour l’occasion, histoire d’y laisser quelques pièces. Mais en y regardant de plus près, ça n’est pas forcément le cas.

Le port du soutien-gorge fait l’objet de débats de façon générale. Alors, risques de cancer plus élevés ? Certains cris au hoax, d’autres confirment la thèse. Mais beaucoup s’accordent pour dire qu’en ce qui concerne le maintien le soutien gorge n’est pas forcément votre meilleur ami.

En effet, son port n’influencerait pas la réaction à la gravité des ligaments de Cooper qui soutiennent la poitrine. Ce serait essentiellement une question d’élasticité et de stimulation de la peau, auxquelles s’ajoutent des facteurs comme l’hérédité ou l’origine, etc. Au contraire, le soutien-gorge rendrait la poitrine en quelque sorte paresseuse, en faisant le travail à sa place : il endort les ligaments de Cooper leur faisant perdre leur tonicité et pouvant dont être la cause d’un moins bon maintien.

L’étude

Vous me direz que c’est bien gentil au quotidien, mais que ça parait incompatible avec la pratique d’un sport. La thèse de médecine de Laetitia Pierrot, ancienne sportive, vient pourtant mettre à mal cette idée reçue.

Pour effectuer cette étude, elle a suivi 33 sportives âgées de 18 à 25 ans, non fumeuses et n’ayant jamais eu d’enfant. Ces dernières ont arrêté le port du soutien gorge, non seulement pendant le sport, mais aussi au quotidien et elles ont été vues au début de l’étude, puis au bout de 6 semaines, de 6 mois, et d’un an.

Si au départ la plupart d’entre elles on éprouvé une gène, elles s’y étaient finalement habituées au bout des 6 premiers mois, au point où une grande majorité d’entre elles a affirmé ressentir plus de confort et avoir une meilleure liberté gestuelle.

Outre le confort, les effets sur l’aspect physique sont aussi intéressants : on a noté une nette amélioration de la hauteur mamelon-acromion, une augmentation de la hauteur mamelon-base et de l’angle mamelon-horizontal. Traduction, la poitrine a remonté au lieu de s’affaisser.

On a constaté également une amélioration des tissus, un meilleur développement musculaire de l’ensemble des muscles rotateurs de l’épaule et du muscle pectoral, ainsi qu’une diminution des vergetures. Et cela, tous sports confondus.

Comment expliquer ceci ?

On avance deux raisons à cette amélioration :

1- L’absence de compression du soutien-gorge sur la peau et les pédicules vasculaires permet un meilleur drainage veineux et lymphatique.

2- Le fait que la poitrine soit plus libre permet de maintenir les ligaments de Cooper éveillés et de les stimuler de façon permanente.

Limites de l’étude

Il serait maladroit d’affirmer que l’on pourrait étendre les résultats de cette étude à toutes les femmes.

Tout d’abord, parce que les sujets de l’étude sont des femmes jeunes et non fumeuses, deux paramètres qui influent de façon importante sur l’élasticité des tissus.

D’autre part, parce qu’il s’agit de sportives qui pratiquaient au moins 4 heures de sport par semaine, ce qui n’est pas forcément le cas de tout le monde. Comme le souligne Jean-Denis Rouillon, enseignant en médecine à l’UFR-STAPS, les femmes ayant fait du sport adolescentes ont des seins avec une meilleure assise et mieux accrochés, il sont enveloppés dans une membrane mince et très solide, d’autant plus solide qu’elle travaille.

Enfin, il s’agit de femmes de corpulence mince, or le confort ou l’inconfort ressentis peuvent varier fortement en fonction de la taille de la poitrine qui dépend en grande partie de la masse graisseuse.

Musculation et poitrine

Cet article est l’occasion de mettre à mal une autre idée reçue selon laquelle la musculation diminuerait la taille de la poitrine.

Vous avez peut-être en tête l’image de ces bodybuildeuses à la musculature excessivement développée et qui ont moins de poitrine qu’une enfant de 12 ans. Ce n’est pas à cause de la musculation mais à cause de leur régime alimentaire.

Ces femmes, pour obtenir une telle définition, sont obligées d’abaisser de façon impressionnante leur pourcentage de masse graisseuse. Et la taille de la poitrine dépend essentiellement de la quantité de graisse.

Alors, non, la musculation n’est pas coupable, mais oui, à partir du moment où vous êtes dans une optique de perte de graisse vous risquez de voir diminuer votre poitrine en premier alors que la graisse au niveau des cuisses et des fessiers vous opposera plus de résistance, cela à cause du profil œstrogènes qui est le plus courant chez les femmes. Ensuite, cela dépend aussi d’autres facteurs : la taille de la glande mammaire et le profil hormonal.

Quoi qu’il en soit, vous gagnerez à utiliser la musculation à votre avantage en travaillant les muscles pectoraux. La tonicité des muscles ne peut qu’améliorer l’aspect de la poitrine ainsi que votre posture.

Que faut-il faire ?

Il n’y a pas de réponse tranchée. Cela va dépendre de votre ressenti et également de votre corpulence. On ne peut objectivement pas assurer que l’effet sera le même pour toutes.

En revanche, vous pouvez optez pour des alternatives telles que les brassières de sport ou tout simplement des top à bretelles assez proches du corps pour assurer un certain maintien mais pas trop serrés, pour ne pas être compressée.

Quoi qu’il en soit, éviter les armatures pendant vos séances de sport pour éviter de vous blesser et n’achetez pas sans essayer.

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