Il arrive à tout le monde de sortir des rails. Que l’on commence à peine un régime, que l’on ait adopté un mode alimentaire depuis longtemps ou que l’on soit coach dispensant des conseils nutritionnels. Et je pense qu’il est important d’en avoir conscience.
On a souvent tendance à croire que ceux qui nous conseillent ou ceux qui témoignent de la façon dont leur mode alimentaire leur a permis d’atteindre les résultats souhaités respectent à 100% leurs recommandations, 24h/24, 7j/7. Non seulement ça n’est pas toujours le cas, mais en plus cela a des effets psychologiques très négatifs. A force de croire que les autres ne se permettent jamais de se relâcher, on se met à culpabiliser de façon excessive lorsque nous craquons. Une entorse est perçue comme une catastrophe, un échec de notre part qui est seulement dû à notre manque de sérieux et notre incapacité à tenir des engagements sur le long terme.
Cela prend de telles proportions que l’on considère qu’une simple entorse peut saper les efforts d’une journée entière, ou d’une semaine, voire de tout notre nouveau mode alimentaire. C’est à ce moment là que l’on voit souvent apparaître une réaction que certains appellent le What-the-hell Syndrome. Pour ma part, je le traduirais comme le syndrome « tant qu’à faire ». Vous est-il déjà arrivé, après avoir craqué sur un aliment que vous vous étiez interdit, de vous dire « bon, de toute façon, la journée est gâchée, tant qu’à faire, je laisse tomber le régime pour aujourd’hui. » ? Beaucoup d’entre vous se reconnaitront dans ces propos. Si cette réaction est en grande partie due à ce qui a été dit précédemment, il faut reconnaitre que c’est aussi une façon de justifier les écarts à venir.
Mais honnêtement, qu’est-ce qui gâche vraiment cette journée ? Le premier craquage ou tout ce qui suivra ?
Le problème est le même lorsque vous abandonnez votre régime à cause de quelques jours de relâchement. Si vous prenez du recul, sur une année d’alimentation correcte, qu’est-ce qu’une semaine d’excès ? Un régime sain avec quelques entorses sera toujours bien plus bénéfique qu’une mauvaise alimentation assumée.
Lorsque j’aborde ce problème, il me revient toujours en tête le souvenir d’une connaissance dont la mère fumait plusieurs paquets de cigarettes par jour. Lorsqu’elle a souhaité arrêter, elle partait dès qu’elle le pouvait dans les toilettes pour fumer en cachette. Tout le monde en avait évidemment conscience, mais personne n’a jamais rien dit. En reconnaissant le fait qu’elle n’avait pas totalement arrêté et en assumant cela, elle aurait certainement recommencé à fumer autant qu’avant. Au moins, même si elle trichait, elle passait tout de même de plusieurs paquets à quelques cigarettes par jour.
Il en va de même pour l’alimentation. Ce n’est pas du tout-ou-rien. Le peu que vous pourrez améliorer sera toujours quelque chose de bénéfique pour vous, vos objectifs et votre santé. Certains arrivent à changer complètement de mode vie du jour au lendemain et pour d’autres la route est plus longue, mais ce n’est pas pour autant qu’ils n’y arriveront pas sur le long terme. Je vous rappelle qu’en matière de nutrition il n’y pas de formule miracle. Il faut souvent tester et se tromper plusieurs fois avant d’arriver à ce qui nous convient. Certains régimes ne marchent pas du tout, d’autres nous fatiguent, d’autres nous donnent faim, et certains font tout cela en même temps et cela ne voudra pas dire que c’est de votre faute.
Bien sûr, je ne suis pas en train de vous dire que vos écarts n’auront aucune conséquence et que finalement on peut faire ce que l’on veut autant qu’on le veut. Ce qu’il faut comprendre, c’est que s’il vous arrive de faire des écarts, vous n’êtes pas un loser, vous n’êtes pas incapable d’atteindre vos objectifs, vous êtes juste humain. Certains disent qu’un régime alimentaire doit être respecté à 90 %, 90 % du temps. Cela n’est pas non plus une règle à ériger mais cela permet de relativiser. Attention à ne pas non plus prévoir de craquer quotidiennement en minimisant les conséquences.
Quelle attitude adopter lorsque vous craquez ?
Ne surtout pas tout abandonner pour un écart. Votre régime n’est pas compromis et cela ne doit pas être une excuse pour vous relâcher totalement. Vous devez surtout en recherchez les causes. Vous passez peut-être par une période difficile sur le plan émotionnel ou votre corps vous signale que votre régime ne vous convient pas. N’oubliez pas qu’un régime ne tient jamais sur le long terme avec la seule force de la motivation. On ne peut pas adopter définitivement un mode alimentaire qui est générateur de frustration.
Considérez que cet écart n’est qu’un écart. Ayez pleinement conscience que cela peut avoir des conséquences sur les résultats obtenus mais ne dramatisez pas et continuez vos efforts.
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Crédit photo : Arnaud Abélard
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