Les allergies alimentaires vous font-elles grossir ?

Hier sur twitter, je me suis amusée à vous faire deviner quel serait le sujet de ce nouvel article. Il fallait trouver une cause de prise de poids dont on parle rarement et je m’attendais à ce que vous ayez du mal à trouver, ce qui fut le cas.

Depuis le temps, vous commencez à savoir qu’il n’y a pas que les calories qui nous font grossir. Nous avons déjà évoqué le stress, le manque sommeil, les routines sportives trop intensives ou encore les régimes draconiens qui ont un effet boumerang.

Mais il est un facteur dont on n’entend pas assez parler et qui n’est pourtant pas des moindres : les allergies et intolérances alimentaires.

Pour évoquer ce sujet, je ne pouvais que citer Jillian Teta, auteure du blog Fix Your Digestion, naturopathe spécialisée dans le fonctionnement du système digestif et membre de l’équipe Metabolic Effect. J’ai découvert Jillian lorsque je suivais le programme de rétablissement du métabolisme de ME et j’ai eu un véritable coup de cœur pour ses interventions. Les sujets qu’elle traite sont peu abordés mais indispensables lorsque l’on se rend compte de l’importance que joue le système digestif.

Pour revenir au sujet d’aujourd’hui, Jillian nous explique dans son article Are food allergies making you fat? (Les allergies alimentaires vous font-elles grossir ?) que la cause de notre prise de poids ou de notre résistance à la perte peut être notre sensibilité à certains aliments.

Voyons pourquoi.

Plusieurs types d’allergies alimentaires

Tout d’abord, elle nous rappelle que les tests cutanés ne sont pas suffisants pour détecter la présence d’une sensibilité alimentaire. Ils permettent de découvrir les allergies de type IgE, celles qui provoquent des réactions anaphylactiques immédiates et parfois impressionnantes.

Cependant, il existe les réactions IgG qui se font de façon retardée, lente et chronique. Elles sont beaucoup plus subtiles à reconnaitre et peuvent être à l’origine de migraines, fièvre, troubles gastro-intestinaux et autres maladies chroniques et peuvent également nous rendre résistants à la perte de poids.

Le problème

Rappelons-nous que deux tiers du système immunitaire se trouve dans le système digestif. Sa fonction principale est de faire la distinction entre ce qui fait partie du corps et ce qui n’en fait pas partie et de supprimer ce qui est étranger en déclenchant un assaut inflammatoire. La nourriture est étrangère mais notre système immunitaire a appris depuis notre naissance à la reconnaitre et à ne pas causer d’inflammation.

Là où les choses se compliquent, c’est que cette tolérisation peut être entravée pour diverses raisons : une consommation régulière et prolongée d’aliments inflammatoires, un stress chronique, une infection, un médicament, des prédispositions génétiques ou des agents environnementaux. Ceci est propre à chacun et explique pourquoi ce type de sensibilités alimentaires a été très longtemps ignoré par le personnel médical.

Ce qui se passe

En temps normal, les cellules de la barrière intestinale sont serrées les unes contre les autres et constituent une muqueuse sous laquelle se trouve le système immunitaire. Après des mois voire des années d’exposition à des stresseurs, les cellules immunitaires du système digestif libèrent des composants inflammatoires qui provoquent l’écartement des cellules de cette muqueuse, créant des espaces et permettant au système immunitaire qui se trouve dessous d’accéder directement aux particules alimentaires. Le système de tolérisation est dépassé et le système immunitaire crée des anticorps contre les aliments qu’il traite comme des corps étrangers. Il libère encore plus de composants inflammatoires.

C’est un cercle vicieux : plus il y a de composants inflammatoires, plus il y a de cellules immunitaires, plus il y a d’espaces entre les cellules de la barrière intestinale. C’est ce que l’on appelle l’hyperperméabilité intestinale (leaky gut).

Le lien avec la prise de poids

Cette inflammation provoque de la rétention d’eau, notamment au niveau de l’abdomen. D’autre part, les enzymes et hormones bruleuses de graisse ne fonctionnent plus de façon optimale car le corps est en alerte. Mais ce n’est pas tout : à cause de l’inflammation de l’intestin, les nutriments sont moins bien absorbés et le corps se met à stocker de la graisse pour se préserver. Sans parler du manque d’énergie qui en résulte et des effets sur le cerveau qui nous poussent à nous tourner vers des aliments gras et sucrés.

Solutions

Il va falloir analyser votre alimentation en commençant par voir si vous mangez régulièrement des aliments communément inflammatoires : gluten, produits laitiers, légumineuses, aliments morelle ou « nightshades » (tomates, aubergine, poivrons, pomme de terre).

Une fois que vous avez repéré d’éventuels coupables, il n’y a pas d’autre solution que de faire un régime d’éviction pendant 4 à 6 semaines au cours desquelles vous allez les supprimer totalement. Vous pourrez ainsi voir si votre tour de taille diminue, si vous vous sentez moins bouffi ou moins ballonné. Si c’est le cas, vous êtes sur la bonne piste.

A la fin du régime d’éviction, vous allez réintroduire les aliments un par un. Vous consommerez l’aliment réintroduit environ 3 fois chaque jour et attendrez à chaque fois quelques jours pour voir si les désagréments ne reviennent pas (ballonnements, changements d’humeur, rétention d’eau, maux de tête, etc.). Si ce n’est pas le cas, vous pouvez les réintégrer à votre régime.

Si vous n’avez pas le courage d’éviter de nombreux aliments en même temps, commencez par ceux qui sont le plus probables de causer des problèmes : le gluten, les produits laitiers et le soja.

Sachez également qu’il existe des tests sanguins pour détecter les allergies de type IgG qui permettent directement de connaitre les aliments à éliminer.

Ce qu’il faut à garder en tête, c’est que la sensibilité à un aliment n’est pas acquise dès la naissance. Elle résulte souvent de la consommation régulière et sur le long terme d’un aliment inflammatoire.

Donc oubliez le fameux « ça n’est pas ça, j’en ai toujours mangé et, ça ne m’a jamais rien fait » et, une fois de plus, soyez des détectives.

Crédit photo : GFexpo

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