A quoi bon faire des efforts si votre silhouette est déterminée par vos gènes ?

Hériter de ses problèmes de poids, c’est une idée reçue qui peut empêcher certaines personnes de se prendre en main, voire même s’en servir comme excuse.

Inutile de vous en prendre à votre arbre généalogique ; s’il est avéré que les problèmes de poids peuvent parfois être en partie héréditaires, vous n’êtes pas pour autant condamnés à les subir.

Certains gènes tels que la mauvaise variante du gène FTO (Gène Décisif de l’Obésité Commune) exposent à un risque accru d’obésité dans la mesure où car ils agissent sur la partie du cerveau qui contrôle la faim et l’appétit. Ils feraient préférer les aliments riches en glucides et en lipides dès l’enfance et moduleraient le stockage des graisses. Mais leur impact réel reste cependant vague dans la mesure où plus de 3000 gènes jouent un rôle dans le processus de prise de poids. Ajoutons à cela le fait que de nombreux autres facteurs entrent en jeu.

Il s’agit surtout de gènes de prédisposition. Mais il ne sont pas pour autant déterminants.

Ces informations ne doivent donc pas nous inciter à la résignation. Au contraire, elles constituent un outil qui nous permet de mieux comprendre pourquoi nous réagissons tous de façon différente à un régime. La prise en compte de ce facteur, ajouté au caractère unique des profils hormonaux, doit nous inciter à adopter un régime alimentaire individualisé.

Il n’existe pas de régime miracle qui marcherait pour tout le monde. Chacun doit trouver la formule qui lui est propre selon son sexe, son profil hormonal, sa capacité à utiliser les glucides ou les lipides comme source d’énergie, sa psychologie, son contexte, etc.

Nul doute qu’un régime alimentaire et une routine sportive adaptés permettront de minimiser les risques de prise de poids et d’atteindre ses objectifs. Seulement, c’est parfois un chemin long et tortueux, fait d’erreurs et de corrections et où les maîtres mots seront la patience et l’analyse.

Certains vendeurs de méthodes miraculeuses participent au sentiment de fatalité que l’on peut éprouver vis à vis de la perte de poids. Beaucoup affirment proposer la méthode unique qui marche sur toutes les personnes qui l’ont adoptée. C’est impossible mais nous voulons pourtant y croire et la déception est immense lorsque nous constatons que cette méthode ne fonctionne pas sur nous. Se mêlent à la fois frustration et culpabilité de ne pas réussir là où la méthode devrait marcher pour tout le monde. On en arrive souvent à la conclusion que l’on est fait pour être en surpoids et qu’il faut l’accepter. Et c’est totalement faux.

En prenant le temps de comprendre son corps et ses propres réactions à des modifications alimentaires et en analysant son hygiène de vie (régime, activité, sommeil, stress, troubles alimentaires, etc.) vous pouvez, à force de tâtonnements, opérer les changements qui vous semblaient auparavant impossibles. N’oublions pas que si des membres d’une même famille ont la même corpulence c’est surement aussi parce qu’ils ont le même mode de vie et qu’il ne s’agit pas seulement d’une histoire de gènes.

Faut-il pour autant totalement ignorer les problème de poids qui existent dans votre famille ? Pas du tout. Cela vous ferait passer à côté de problèmes héréditaires tels que les dérèglements de thyroïde qui peuvent expliquer une résistance à la perte de poids et pour lesquels des solutions existent.

Il faut juste accepter que la solution ne nous soit pas livrée sur un plateau et que les changements ne soient pas forcément immédiats ni fulgurants. Comme toujours, ce n’est pas un protocole mais un cheminement individuel, parfois lent, mais qui est fait pour durer.

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Crédit photo : Alexisorloff